Une petite interview entre amis ... [Zék' xD]

- Mary !
- Oui ?
- Bon sang mais qu'est-ce que tu fais encore à l'agence, tu veux te mettre à dos la moitié des journalistes de Londres ou quoi ?!
- Ils seraient déçus si j'étais à l'heure. Je vois d'ici le gros titre "Mary, la vile pimbèche qui se prend pour une diva". Que veux tu Ez, j'aime qu'on m'aime.
- Arf, file. Je t'apelle la limo.
- T'es un amour.

Et ainsi, Mary déscendit les escaliers de l'agence et se retrouva juste devant. La limousine l'attendait déjà, visiblement le patron avait bluffé, elle semblait être là depuis ... longtemp. Elle monta dedans et adressa un léger sourire d'escuse au chauffeur. En général ils avaient tellement l'habitude des starlettes pimbèches qu'ils vous vénéraient pour un bonjour. Et Mary aimait user de ses charmes.

- Escusez mon retard, j'aime soigner mon entrée. Kensington, au lac, s'il vous plait.

Mary avait passé de longs mois en France, à Paris, reconnue pour la mode. Son père avait eu à tourner un film là-bas et elle parlait le français courrament, ce qui faisait assez classe lorsqu'on replaçait un mot dans une conversation. Et puis, elle détéstait le préjugé qui disait qu'on ne pouvait pas être une superbe mannequin et avoir une once d'intelligence. D'après son père, "c'est un truc qu'on inventé les moches pour ne pas se sentir comme de la merde." Subtile Gregor, heureusement, elle ne le voyait plus que rarement.

La voiture arriva enfin à Kensingon et Mary se mordit la lèvre inférieur, vilaine mannie de lorsqu'elle était nerveuse. Pas qu'elle le soit, vraiment ... ce n'était qu'une interview et elle n'avait pas besoin de ça. Connue comme la super mannequin pistonnée par une mère dans le métier et un père cinéaste, rien ne pouvait l'atteindre à présent, mais elle détéstait passer un moment avec un journaliste qui savait déjà ce qu'il allait mettre dans son article. Grande blonde à forte poitrine sans esprit, pistonnée de toute évidence, pimbèche et prétencieuse. En général, aussi bonne soit l'impression qu'on faisait, ça ne changeait pas grand chose au fond. Ils écrivaient ce que les patrons avaient envie de lire. N'empêche, quelque soit le contenu de l'article, il était toujours plus agréable de passer un moment détendu. Voilà pourquoi lorsqu'on l'avait contactée, elle avait demandée à ce que l'interview se passe au lac. Ca mettait directement une ambiance plus paisible, et puis, l'agence était glauque pour une discution. On commençait à peine qu'on avait déjà envie que ça se termine. Sans parler du café traditionnel où dès le choix de la boisson elle était jugée. Quand à la boite de nuit elle avait essayé d'y entrainer un une fois. Il avait fini bourré, avait tenté de la tripoter et face à son refus, l'article avait été quelque peu ... désagréable ?

Elle vit le lac se profiler à l'horizon et demanda au chauffeur de s'arrêter.

- Mais, mademoiselle vous êtes déjà en retard, je ...
- Faites moi confiance, mieux vaut perdre cinq minutes que d'arriver en limousine et de secouer mes cheveux comme dans la pub. Le retard fait déjà très star alors pour le reste ...
- Comme vous voulez.

Elle le gratiffia d'un sourire en guise de remerciement et descendit de la voiture, son sac Gucci à la main. Elle portait une robe bleue, à ce qu'on lui avait dit cela attirait la sympathie. Le rouge attirait le sexe, le jaune la haine, le noir la crainte, et le vert apaisait les moeurs et attirait les rencontres nouvelles. Pas qu'elle soit de celles qui croyaient à ce genre de chose, mais bon. Et puis, elle adorait le bleu. Cette robe était l'une des rares qu'elle possédait qui dépassait la moitié de la moitié de sa cuisse, et si elle voulait faire bonne figure ... Bon, d'accord c'était quand même court. Mais dans la vie, il faut ce qu'il faut.

Elle fit donc les derniers pas à pied et aperçu un jeune homme sur un banc. Se disait d'abord que ça devait être son journaliste, elle le reconnu ensuite. C'était Zékharia, un jeune homme dont elle savait peu de chose mais qu'elle voyait souvent. En effet Mary n'aimait pas les relations sérieuses et préférait les relations d'une nuit, bien qu'avec lui elle ai tendance à remettre assez facilement le couvert. Mais là, elle n'avait pas vraiment le temps, n'est-ce pas ? Ne pouvant résister à son immaturité profonde, elle se dit qu'elle ne perdrait qu'une seconde... Elle s'approcha de lui par derrière, glissa les bras autour de son cou et lui déposa un baiser sonnore dans le cou. Franchement, c'est pas mieux que "Bouh !" ?

- Salut beau gosse, tu attends quelqu'un ? C'est peut-être moi.

Elle lui adressa un large sourire, moqueuse. Sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit, elle recula en riant.

- Bon escuse moi, j'ai un rendez-vous bien moins sympa qui m'attends. On se croisera surement plus tard.

Sur un clin d'oeil, elle le laissa et parti faire le tour du lac. Elle avança tranquillement, puis ne voyant venir personne, elle enleva ses tallons aiguilles pour glisser ses pieds dans l'eau un instant. Puis elle continua son tour. Arrivant devant le jeune homme qui semblait toujours seule, elle sourit et attrapant un peu d'eau dans ses mains, elle le triça avant de remettre ses chaussures. Elle vint s'assoir à coté de lui, tout sourire.

- Toi aussi, on t'a posé un lapin ?

Puis, appercevant seulement le calepin qu'il tenait entre les mains, ses yeux s'arrondirent de surprise. Elle le regarda un instant, inclinant la tête.

- Dis moi Zékharia ... Tu serais pas journaliste par hasard ?